BABELIO.COM, Kirzy, samedi 28 août 2021


« C’est très habile de ne jamais faire parler Emmett mais de construire son portrait par un kaléidoscope de touches indirectes. Cela apporte beaucoup de nuances et de profondeur à ce destin à la fois singulier et partagé, apportant au portrait toute la complexité d’une dimension humaine. Sans manichéisme ni naïveté. Nuances et profondeur que l’on retrouve dans la dernière partie, “La marche”, récit cette fois à la troisième personne des funérailles/hommage à Emmett. Le rythme change, s’accélère, se tend car on ne connaît pas l’issue de la marche qui se fait le réceptacle des tensions raciales dans le pays.

Et puis il y a ce prêche enflammé de Ma Robinson, la pasteure amie d’Emmett. Ces accents à la Martin Luther King, prônant la réconciliation au-delà des conditions sociales et ethniques, prennent aux tripes. Jusqu’à ce superbe épilogue empreint d’idéalisme et d’humanisme, presque utopique, qui fait du bien au cœur. Tous les protagonistes du roman sont devenus nos proches. »