DNA, Veneranda Paladino, vendredi 6 mars 2020


« Identités en fictions »

« Dans L’Annexe, Catherine Mavrikakis joue avec les codes du roman d’espionnage et de captivité, et livre un vibrant hommage au pouvoir de la littérature. Avec Oscar de Profundis, la romancière explorait un monde apocalyptique digne d’Antoine Volodine. Rock star camée vivant en marge de l’apocalypse, Oscar de Profundis a conservé les vestiges d’une civilisation engloutie – livres, disques, films et même les sépultures. Mais n’est-ce pas la littérature et des écrivains comme Baudelaire, Scott Fitzgerald, Herman Hesse, ou Oscar Wilde qui demeurent le carburant essentiel du chanteur autant que les drogues qu’il s’injecte ?

[Anna] fait la connaissance de Celestino, gardien de l’annexe, féru de littérature avec qui elle entreprendra un dangereux pas de deux, exploitant les héros littéraires qui ont marqué son imaginaire pour classer, catégoriser et mieux comprendre sa nouvelle prison et la galerie de personnages resplendissants qui y évolue. […]

Prolifiques, les références littéraires infusent tous les livres de Catherine Mavrikakis et cartographient un archipel d’existences où morts et vivants s’approchent, conversent, conjurent l’inanité de la condition humaine. […]

Deuils cannibales et mélancoliques vient de paraître pareillement chez Sabine Wespieser – 20 ans après sa publication au Québec. Impossible de ne pas voir la figure d’Hervé Guibert dans ce texte magnifiquement drôle, cruel, comme a pu l’être l’écrivain et photographe. À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie d’Hervé Guibert a permis l’écriture de Deuils, libéré l’urgence d’une geste littéraire, une cruauté aussi. Ouvrant une catharsis qui n’en finit pas de finir. »