FRANCE CULTURE, Marie Richeux, lundi 14 janvier 2013


« Pas la peine de crier »

« Ce roman permet l’entrée dans la matière, dans la lave. Il permet la pénétration du corps wagnérien en pleine invention. Il y est évidemment question de musique, mais c’est toute une pensée qui s’élabore, sans frontière étanche avec la vie, dans une forte porosité au contraire. La liberté est une épidémie généreuse, il semble que la contamination soit à l’œuvre de manière fort archaïque dans l’art de Richard W, qui est Wagner bien sûr, mais pas seulement. Par une narration au sommet de l’omniscience, cavalant des théâtres aux antichambres, à la cour du roi, on soulève l’incandescente et permanente question d’un art qui cherche sa totalité, qui travaille presque à la survie de celui qui compose. La grandiloquence et le génie côtoient l’ego exacerbé et le délire de toute puissance infantile. Il est aussi beaucoup question dans Richard W. de cette intarissable source d’inspiration qu’est l’amour. Richard W. est le dernier roman de Vincent Borel, notre invité cet après-midi à partir de 16h20. »

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