FRANCE CULTURE, Romain de Becdelievre, mercredi 27 décembre 2017


« Tous les gens qui partent connaissent un jour cette impossibilité à raconter. »

« Pourquoi une île ? Pourquoi un volcan ici ? Pourquoi une terre plutôt que rien ?

Presque au milieu de l’océan Atlantique, se dresse une île qui porte le nom du navigateur qui l’a découverte : Tristan da Cunha. L’une des premières caractéristiques de cette île, c’est de surprendre. On la décrit comme l’île habitée la plus éloignée du monde. La plus éloignée des côtes, la plus éloignée de ce qu’il est convenu d’appeler le continent. Une île qui serait la plus île de toutes les îles.

Clarence Boulay est plasticienne et scénographe. En 2011, elle part huit mois sur cette île. Son premier roman Tristan sera publié chez Sabine Wespieser éditeur le 4 janvier. Il accompagne un travail de recherche qu’elle mène depuis plusieurs années sur les espaces insulaires et notamment sur l’île de Tristan da Cunha.

J’ai voulu faire l’usage de cette distance, éprouver comment ça se passe sensiblement, corporellement, intellectuellement d’aller vers ce point-là. Et qu’est-ce qu’il se passe, quand notre centre, le continent, devient alors périphérie. J’ai voulu comprendre en inversant les choses.

Ida se pose aussi parfois en ethnologue dans sa volonté de comprendre. Est-ce qu’on peut dissocier le scientifique de l’intime ? L’observation participante de la relation amoureuse ? Car c’est à travers ces moments d’intimité qu’Ida va vraiment comprendre les enjeux de la communauté, enjeux moraux, familiaux, d’organisation, à travers le discours de Saul. »

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