L’ALSACE, propos recueillis par Jacques Lindecker, vendredi 11 octobre 2013


« Rencontre : Michel-Ange et la pierre vivante »

« Un Michel-Ange dont on ne sait pas grand-chose, des incertitudes dont la romancière fait son miel en imaginant une intrigue aussi sensuelle que troublante, dont la force tient en des personnages proprement envoûtants. »

[…] Dans ce village, lui qui n’a toujours vécu que pour lui-même, va s’ouvrir aux autres.
Je raconte le cheminement intérieur d’un homme verrouillé à l’intérieur depuis que sa mère est morte quand il n’était qu’un enfant. Il a décidé qu’il allait dominer le monde et les autres en maîtrisant la beauté absolue. Mon roman est tendu vers l’instant où l’artiste va être dépassé par sa vision du monde, ce moment où sa vie bascule, où sa mémoire lui revient, où il accepte les autres. Il va littéralement s’extraire de lui-même.

Il ne sera plus jamais le même ?
Oui, ce lâcher prise dans sa vie, on le sent dans son art : ses statues resteront presque toutes inachevées. Au début de son œuvre, il voulait dominer l’élément. Mais, après Carrare, le doute s’installe en lui.