LE BLOG DES LIVRES QUI RÊVENT, Miss Bouquinaix, mercredi 2 septembre 2015


« Depuis que j’ai terminé La Carte des Mendelssohn, j’appréhende l’écriture de cet article… Comment rendre justice à ces 400 pages incroyables ? Comment rendre tout simplement l’admiration que j’ai pour Diane Meur (dont j’avais déjà adoré Les Vivants et les Ombres) qui a produit cet OLNI (objet littéraire non identifié) entre journal intime, journal de thèse, essai, roman ? Nourri de poèmes, d’extraits de correspondance, de journaux intimes, l’auteur a en effet écrit un texte atypique, très déstabilisant mais finalement passionnant. […]

Diane Meur ne construit pas son œuvre comme un austère essai, mais comme un texte vivant […].

Car au final ce roman est une expérience de lecture dont on ne sort pas indemne : si au départ j’ai eu du mal à y rentrer, ce qui est dû à l’afflux soudain de noms et de personnes dans une généalogie où je ne connaissais rien ; très vite je me suis prise au jeu, comme Diane, et j’ai eu plaisir à rebondir avec elle, à faire des allers-retours dans le temps, à attendre qu’elle évoque enfin tel ou tel personnage […].

Bien sûr, dès le début, ce texte m’a fait pensé à Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez où l’on se perd très rapidement dans les noms et prénoms des descendants des Buendia. Mais alors un Cent ans de solitude érudit, à peine romancé. […] Et pour moi, Diane Meur soutient la comparaison par ce projet qu’elle mène avec une violente passion intellectuelle (sans jamais perdre son humour, ni sa belle plume), qu’elle transmet à son lecteur. […] Et en me disant ça je me rends compte qu’en refermant ce roman, j’ai perdu des gens que je connais bien, presque des amis. »