LE POINT, Brigitte Hernandez, jeudi 14 août 2014


« Citizen Huguier »

« Elle a bravé le monde comme seuls les timides peuvent le faire. Pour son récit Au doigt et à l’œil, Françoise Huguier agite sa mémoire. Et révèle un secret : au Cambodge, où son père tient une plantation, elle est enlevée à 8 ans par les vietminhs, otage de longs mois avec son frère, dans la jungle dingue et dévoreuse. Son premier mort, elle l’a vu là. Changement de focale : le couvent des Oiseaux et ces sœurs adeptes de la méthode Montessori, le rock à Saint-Germain-des-Prés, le bachot, et que faire ? Pourquoi pas photographe ? […] Huguier oublie son confort et s’interroge sans arrêt sur sa pratique : que montrer, comment, pourquoi ? La Maison européenne de la photographie expose ses portraits immenses d’Africaines, d’Indonésiennes, d’ados japonaises, de nonnes en Colombie, de filles russes en appartement communautaire. […] Titre de son expo : Pince-moi, je rêve. Pincé, on l’est. »