LE TEMPS, Eléonore Sulser, samedi 15 juin 2013


« Des mots pour dire le parfum »

« Osons filer la métaphore du parfum à propos de La Note verte, premier roman signé Jean-Claude Ellena, par ailleurs compositeur d’odeurs et de jus de luxe. En note de tête, une histoire légère et piquante, ancrée dans l’air du temps. En note de cœur, un savoir-faire, des noms de fleurs, de substances, d’arômes, un roman qui dit le monde du point de vue du nez. En note de fond, le passage d’un monde à l’autre, celui de la création pour elle-même à l’ancienne, lente et élaborée, à celui de la virtuosité, de la vitesse, du marketing et du changement personnel.
Telle pourrait être la description de la pyramide olfactive de La Note verte. […]
Il y a […] quelque chose de subtil et qui chante juste dans cette Note verte : des notations autour des odeurs où l’on devine le savoir d’un professionnel ; et une attention portée au monde qui n’est pas celle du regard mais celle du nez, bien sûr, et encore celle du toucher et de l’ouïe puisque la musique, tout comme l’appréhension des matières, sert souvent à l’auteur pour décrire des odeurs. Et puis, il y a enfin tout un univers bien réel d’entreprises, de maisons de luxe, de concurrence que Jean-Claude Ellena connaît bien et qu’il restitue ici, dans ce premier essai romanesque qui suit la parution, en 2011 chez Sabine Wespieser également, de son Journal d’un parfumeur. »