LIBÉRATION, C. Gh., jeudi 10 octobre 2013


« Chroniques »

« Aucun des soixante textes de Polaroïds ne dépasse, en longueur, une page. Ce ne sont pas des histoires, mais des vies minuscules. Des instantanés, issus de l’émission de France Culture Pas la peine de crier, dans laquelle Marie Richeux lit, chaque après-midi, ces cartes postales sonores, qui, comme le procédé photographique-titre, se révèlent, au fur et à mesure de l’audition, et ici de la lecture. Comme lorsque l’on fouille dans une boîte de polaroïds personnels, ces chroniques, choisies dans un ordre aléatoire par rapport à leur date de diffusion, se ressemblent par leurs formats. Mais toutes voguent un peu partout : déceptions amoureuses, relations familiales, ennui en banlieue. Ça parle à la première, deuxième ou troisième personne. Comme dans un pola vieilli, aux couleurs fondues, on cherche à deviner quelque chose. Peu importe quoi. Mais il y a quelque chose de beau et de mystérieux dans chacun de ces textes, que Georges Didi-Huberman qualifie dans la préface de rais de lumière (produits) dans l’écoute, dans la pensée même des auditeurs. »