LIBRAIRIE POINT VIRGULE, Namur, Belgique, janvier 2019


« […] Félix de Récondo pourtant a tôt appris que la vie ne va pas sans tragédie. Grandi dans une famille basque espagnole, il connaît dès l’enfance la guerre civile et les routes de l’exil. Esprit libre et âme d’artiste, Félix trace un chemin bien à lui, ouvert à l’émerveillement et à la beauté du monde. Mais la mort guette, jamais bien loin. Elle lui prendra l’un après l’autre trois de ses enfants.

La quatrième, Léonor, offre à ce père aimant et aimé un tombeau de mots — ce doux et vaillant Manifesto.

C’est un livre de deuil, assurément, mais tissé d’un appétit de vie peu commun. Un livre abrupt où alternent des chapitres très courts, comme une respiration hachée, et dans le même temps un livre qui élargit l’espace et le temps. Manifesto est bref comme le moment du dernier au revoir. […] Léonor de Recondo offre en contrepoint aux pages tendues qui racontent cette nuit des chapitres au ton bien différent. Depuis un monde qui n’est déjà plus tout à fait le nôtre, Félix converse avec un vieil ami, Ernesto (Ernest Hemingway, qui a séjourné dans sa famille à plusieurs reprises dans les années 1930). Les deux hommes échangent souvenirs et considérations sur la vie et sur l’art : un compagnonnage au goût de liberté et de vagabondages.

L’alternance de ces chapitres de nature si différente offre au livre une grâce infinie et ramène la mort au coeur de la vie. Léonor de Récondo touche juste, au plus près des émotions. Au plus près de cette complicité artistique qui l’unissait, elle la violoniste, à son père sculpteur […].

Manifesto est un livre rare, subtilement tenu en équilibre entre la consolation et l’émerveillement. Un formidable hommage à la vie et à l’amour. »