LUXEMBURGER WORT, Sophie Guinard, samedi 2 février 2013


« Une épopée wagnérienne »

« Vincent Borel signe Richard W., un roman magistral. […]

Vincent Borel a puisé les ingrédients de son nouveau roman dans la vie aux rebondissements multiples de ce musicien emblématique du romantisme qu’est Richard Wagner. Avec une écriture tonitruante, enthousiaste, pleine d’envolées lyriques, il dessine le quotidien d’un homme devenu un mythe, un homme avec ses faiblesses et ses doutes, un être libre et fantasque, bourgeois mais anticonformiste voire révolutionnaire à ses heures, fauché mais prodigue, entier, ardent, exalté. […]

L’auteur, qui est aussi critique musical, nous fait entrer dans la tête de ce compositeur de génie, livrant ses intuitions, ses inspirations, le tumulte de son esprit, bref, les tourments de la création artistique. Celui qui fut récupéré malgré lui par les nazis – le roman se prolonge après la mort de son héros qui ne verra pas ses enfants et petits-enfants devenir les intimes de Hitler – apparaît ici dans toute sa puissance d’artiste maudit et topique qui accomplit un travail titanesque pour mener à bien son rêve, celui de présenter sa Tétralogie dans un théâtre conçu pour elle. Août 1876 verra son apothéose à Bayreuth en présence de tout le gotha européen. Et dans le contexte historique qui s’inscrit en filigranne – les principautés allemandes qui cherchent leur voie, la révolution de 1848, la guerre franco-prussienne, la guerre de 14-18, la montée du nazisme – passent Bakounine, Nietzsche, Liszt, Rubinstein… »