Naufrage(s) de Michèle Lesbre, France Inter, 31 octobre 2025
« Michèle Lesbre veut entrer dans le vent, s’y confondre, pour sentir à nouveau la vie circuler en elle. »
« Michèle Lesbre veut entrer dans le vent, s’y confondre, pour sentir à nouveau la vie circuler en elle. »
« Trois prétendants étaient en lice pour le Grand Prix du Roman de l’Académie Française et c’est l’haïtienne Yanick Lahens qui emporte les faveurs du jury avec Passagères de nuit »
« Il s’agit d’une histoire de résilience face à l’esclavage, au viol et à la pauvreté. »
« L’auteure d’un livre très acclamé sur la pauvreté et ses conséquences sur les enfants s’est confiée à FRANCE 24 sur le fait que le pire dans son enfance difficile était de ne pas se sentir aimée. Poor raconte l’histoire de Katriona O’Sullivan, qui a grandi dans une pauvreté extrême et le chaos au sein d’une famille de cinq enfants. Elle est tombée enceinte et s’est retrouvée sans domicile à l’âge de 15 ans, survivant à peine pendant les cinq années qui ont suivi. Pourtant, Katriona O’Sullivan n’a pas seulement survécu, elle s’est épanouie, est devenue universitaire et a publié ses mémoires, désormais traduits en français sous le titre Pauvre. »
« Un récit qui fait vibrer en creux la culture et l’histoire si singulière d’Haïti accouchant par soubresaut de la première République noire après la conquête de son indépendance en 1804. Récit de transmissions de femmes à femmes, toutes passagères d’une nuit marquée par l’esclavage, la dépossession de son corps, l’exil, la haine de l’autre que véhicule parfois la haine de soi dans une société fortement hiérarchisée par les différentes couleurs de peau. Une épopée où le silence et le dialogue avec les Invisibles sont une arme insoupçonnée qui s’exerce dans deux géographies unies par le fer de l’esclavage et la rébellion : la Nouvelle-Orléans et Port-au-Prince. »
« C’est un récit tissé de résistances féminines et de fuites, naviguant entre Haïti et La Nouvelle-Orléans. L’écrivaine haïtienne Yanick Lahens publie Passagères de nuit, aux éditions Sabine Wespieser. Dans ce nouveau roman, elle met en scène le destin de deux femmes, à la recherche de liberté et d’espérance. »
« Dans “Passagères de nuit”, la romancière enchâsse trois vies de femmes, naviguant entre Port-au-Prince, La nouvelle Orléans, et les cales sombres et puantes des bateaux négriers. Les maîtres et les hommes ont peur de la joie, et dans le peu que partagent les vaincus, cette joie, cette lumière, mais aussi les secrets et les masques sur lesquels appuyer son silence, sont d’inestimables trésors. »
« L’objectif, à travers le livre, était de briser plusieurs silences : “Celui de ma propre biographie d’abord, j’ai beau avoir posé des questions, on ne me disait pas tout. Mais un silence historique aussi autour de la Nouvelle Orléans et de ces gens venus de Saint-Domingue, qui ont pourtant construit la culture et la société de cette région. Et enfin, le silence autour des femmes dont on parle très peu, sur leurs victoires quotidiennes malgré ce qu’elles subissent”. »
« Elle rend hommage à toutes ces femmes haïtiennes victimes de violence et condamnées au silence au fil des siècles. Yanick Lahens vient de publier Passagères de Nuit, l’un des romans coup de poing de cette rentrée littéraire. »
« En attendant la parution cet automne d’un nouveau roman de l’Haïtienne Yanick Lahens, son éditrice parisienne réédite Dans la maison du père, le tout premier roman qui a fait connaître cette auteure talentueuse. Paru en 2000, ce bouleversant récit d’apprentissage, dont l’action se déroule dans le quartier bourgeois de Port-au-Prince, n’a pas vieilli d’un iota. Son portrait incandescent d’une jeune adolescente se réveillant aux promesses du monde qui l’entoure, sur fond de ressentiments familiaux et de drames sociaux, fait écho aux convulsions meurtrières que connaît l’île caribéenne, abandonnée par son élite corrompue et une communauté internationale résignée aux dérives des nations qui tardent à s’inscrire dans la logique du capital et du gain. »