Passagères de nuit de Yanick Lahens, Apolline Elter, Le pavillon de la littérature, 5 novembre 2025
« Un roman d’apprentissage et de lumière. »
« Un roman d’apprentissage et de lumière. »
« Magnifique hommage à toutes les « Passagères de nuit » (à commencer par celles des bateaux négriers), ces vaincues de l’histoire dont la ténacité et la connivence secrète opposent à la violence du monde une lumineuse vaillance. Comme si ses aïeules lui murmuraient de toujours avancer sans se retourner. »
« Trouver des mots pour, dans l’obscurité, les rendre d’abord apparentes, perceptibles puis flagrantes, tout simplement visibles, trouver les mots pour que leurs voix se fassent entendre et enfin trouver une combinaison entre ces mots, pour que l’histoire intime de ces femmes soit constituante de l’histoire de l’humanité est le pari magnifiquement réussi de Yanick Lahens. »
« Aucune réserve pour ce récit poignant et délicat. »
« On ressort de ce roman un peu plus attentif aux silences, aux regards et aux gestes qui font la force des femmes. »
« Yanick Lahens nous invitent à parcourir la nuit pour en établir la secrète géographie. La nuit tisse le lien entre les terres, la mémoire et les femmes qui l’ont parcourue. Dans son dernier roman, elle porte en elle une ode à l’insoumission, incarnée par deux femmes : Elizabeth et Régina. Roman d’apprentissage qui est dédié à deux aïeules de l’autrice haïtienne, la première nimbée de secrets et de mystères lorsqu’elle revient sur l’île que sa grand-mère avait quittée quelques décennies plus tôt, l’autre portée par le silence qui lui fera trouver son émancipation aux côtés du fils d’Elizabeth. »
« […] Yanick Lahens trouve dans la terre haïtienne le reflet des épreuves et des surgissements malheureux de l’Histoire, une sorte de prédestination incrustée dans les couches volcaniques de cette île. »
« Au-delà du portrait familial, le livre prend résolument appui sur les débats de société. Marion Muller-Colard siège au Comité national d’éthique : ses réflexions sur l’euthanasie, le maintien artificiel en vie, l’« aide active à mourir » sont nourries de cette double expérience, théorique et intime. Un « steak-frites », réclamé par le père diminué, pèse ici plus lourd qu’un traité philosophique : c’est toute la question de la volonté, du désir de vivre malgré tout, qui se joue dans cette demande prosaïque.
L’autrice s’élève contre l’illusion des directives anticipées — « la volonté ne se conjugue qu’au présent », écrit-elle en substance — et rappelle que l’éthique ne peut jamais s’énoncer hors de la situation singulière, dans la chair d’un visage aimé ».»
« Il y a des livres qui ne racontent pas : ils se souviennent, ils frémissent, ils cherchent. Naufrage(s) de Michèle Lesbre appartient à cette veine rare. Loin des intrigues ou des confessions programmées, c’est un récit sans prétention narrative, mais dont la densité sensible saisit. »
« À la fois historique et contemporain, “Passagères de nuit” (Wespieser, 2025), le nouveau roman de Yanick Lahens est porté par des voix de femmes debout dans l’ombre. »