BLOG LILI AU FIL DES PAGES, Lili Fischer, jeudi 18 août 2022


Sa préférée, ce premier roman de Sarah Jollien-Fardel est un bijou d’écriture, de psychologie, d’émotion et il faut saluer les éditions Sabine-Wespieser pour cette publication.

L’auteure nous emporte dans les montagnes valaisannes. Lieu clôt en Suisse, où tout se sait. Jeanne, la narratrice raconte sa famille, sa sœur Emma, la préférée du père, violent et brutal avec tous, surtout avec sa mère et elle-même. Pourquoi ?

Jeanne est une rebelle qui, dès ses huit ans, a compris secrètement l’indicible et elle ose faire front, répondre sans craindre les coups. La seule chose qu’elle espère, c’est que le médecin de famille qui vient parfois soigner la défendra. Or, il détourne le regard, gêné, et fait silence.

Que reste-t-il à Jeanne pour survivre ? La fuite, l’éloignement. La haine, le mot n’est pas trop fort. Il la ronge. Elle passe par l’École normale d’instituteurs de Sion, s’installe ailleurs, tente une autre vie, loin de ce foyer brutal. Est-ce le regard porté sur la gent masculine qui la conduit à regarder les filles, les femmes ? Le plaisir n’est pas forcément au rendez-vous, mais elle a besoin d’exister, besoin que des mains se posent sur elle.

Sa préférée, ce premier roman de Sarah Jollien-Fardel est un bijou d’écriture, de psychologie, d’émotion et il faut saluer les éditions Sabine-Wespieser pour cette publication.

L’auteure nous emporte dans les montagnes valaisannes. Lieu clôt en Suisse, où tout se sait. Jeanne, la narratrice raconte sa famille, sa sœur Emma, la préférée du père, violent et brutal avec tous, surtout avec sa mère et elle-même. Pourquoi ?

Jeanne est une rebelle qui, dès ses huit ans, a compris secrètement l’indicible et elle ose faire front, répondre sans craindre les coups. La seule chose qu’elle espère, c’est que le médecin de famille qui vient parfois soigner la défendra. Or, il détourne le regard, gêné, et fait silence.

Que reste-t-il à Jeanne pour survivre ? La fuite, l’éloignement. La haine, le mot n’est pas trop fort. Il la ronge. Elle passe par l’École normale d’instituteurs de Sion, s’installe ailleurs, tente une autre vie, loin de ce foyer brutal. Est-ce le regard porté sur la gent masculine qui la conduit à regarder les filles, les femmes ? Le plaisir n’est pas forcément au rendez-vous, mais elle a besoin d’exister, besoin que des mains se posent sur elle.

Le suicide de sa sœur, « la préférée » va rebattre les cartes. Elle revient chez les siens, se montre brutale et sauvage. Le passé ne peut se solder qu’ainsi. Il faut oser dire, ne plus se taire, vider les abcès qui font si mal. Se laver des outrages, car oublier, elle ne peut pas. Cette lutte est nécessaire à sa survie.

Il y a évidemment un secret que je ne puis vous révéler. Il y a cette marche vers le meilleur au prix d’une lutte féroce, il y a cette femme, la mère des filles, effacée, tenue à l’écart, visage de l’amour bafoué et que Jeanne se reproche de n’avoir pas su, pas osé, elle, la farouche, protéger.

Une écriture magnifique, puissante, à la hauteur de la nécessaire reconquête de Jeanne pour oser l’apaisement, le souffle et l’amour.

Ne ratez pas ces pages !

Lire l’article en ligne