BLOG LILI AU FIL DES PAGES, Lili Fischer, lundi 24 avril 2023


L’auteure, dont c’est le deuxième roman, est rédactrice en chef du magazine Le Temps à Lausanne.

L’annonce de l’arrêt du nucléaire par le président de la Corée du Sud, son pays d’origine (elle est née en 1977) est un choc pour elle, qui ne s’est jamais souciée de savoir qui était ce père qui ne l’a jamais reconnue. Elle sait seulement que sa mère a eu une liaison avec un ingénieur britannique quand elle travaillait sur le site qui va fermer.

Une fermeture, un électro choc, fin d’une époque, chapitre clôt ? Que non pour la narratrice qui éprouve le besoin de connaître cet homme, qui vit toujours, à plus de 80 ans, et qui a fait sa vie, a construit une famille.

Elle se rend au Pays de Galles. Il n’a pas répondu à sa lettre. Elle mène avec un rare talent sa quête des origines, mêlant le JE, quand elle parle d’elle, le TU quand elle s’adresse à ce père absent et le IL quand elle comble ce qui manque à son histoire par l’imaginaire qui rejoint un présent qui s’interroge, face à notre monde qui ne veut pas mourir des suites des catastrophes nucléaires.

L’écriture est belle, subtile et nous conduit jusqu’aux États-Unis. L’humour est présent, car l’auteure, qui sait prendre de la distance, avec pudeur et un brin de dérision avec son histoire qui ne peut laisser indifférent, puise dans les silences de ce père qu’elle finira par rencontrer du moins dans ce récit. Je n’en dis pas davantage. Une manière comme une autre de clore cette enquête et d’en finir avec un progrès (le nucléaire) qui devait sauver le monde.

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