BLOG LU CIE & CO, Lucie Cauwe, jeudi 9 juillet 2015


« Les deux mots Quatre murs font penser à une maison, et il en est bien sûr question dans le superbe roman de Kéthévane Davrichewy qui porte ce titre (Sabine Wespieser, 2014, 192 pages ; 10/18, 2015, 142 pages). Son troisième, excellent, sans compter de nombreux romans pour la jeunesse, tout aussi bons, à l’École des loisirs.

Mais on se rend très vite compte que le titre peut aussi qualifier l’attitude des quatre frères et sœurs de cette famille d’origine grecque. En un prologue, trois chapitres sur les enfants, Saul, Hélène et, ensemble, les jumeaux Réna et Elias, et un épilogue, la romancière fait le portrait d’une famille hantée par un secret. Elle ancre son propos dans un lieu, la maison familiale dont il faut se défaire, une fois le père mort et la mère trop âgée pour y résider seule.

Une maison dont les quatre murs n’ont pas besoin de parler puisque Kéthévane Davrichewy déroule son propos par les prises de parole successives des enfants. Quatre regards de frères et de sœurs sur la vie, sur leur vie. Des points de vue forcément différents que le lecteur assemble pour son puzzle personnel. […]

En nous donnant à connaître successivement les histoires des uns et des autres, Kéthévane Davrichewy signe non seulement un superbe récit où on reconnaît sa belle écriture vive mais une remarquable construction littéraire. On navigue entre Saul qui s’est réfugié sur une île grecque, Hélène qui court le monde, Elias qui ne parvient plus à être musicien et Réna qui cherche sa voie, tout en découvrant en filigrane les portraits des parents. Qu’est-ce qui a fissuré ces quatre enfants pleins de vie ? Réponse dans Quatre murs, un roman bref qui vous suit longtemps. »