CENTRE-FRANCE, LA MONTAGNE, Robert Guinot, vendredi 3 octobre 2014


« L’exigence de Marion Richez »

« Marion Richez affirme, dès son premier livre, son exigence littéraire et un style bien à elle. L’Odeur du Minotaure, roman de la métamorphose, constitue une quête de sens à donner à la vie.

[…] Marion Richez, avec une grande efficacité de style, a écrit un conte cruel, une tragédie en prise avec notre époque et la mémoire. Les quarante premières pages du roman sont fulgurantes, comme la vie de l’héroïne. Commence ensuite une interrogation sur le mal, sur le mensonge, avec en toile de fond la Seconde guerre mondiale. La campagne, barrée parfois de fils de fer barbelés, est une image obsédante qui renvoie aux camps de concentration.

[…] Son style est très travaillé, finement ciselé. Les mots sont pour elle des matériaux précieux. Le grand Giono n’est pas si loin.

Marion Richez à donné de la couleur à ses phrases qu’elle a habillées de poésie, à la manière de Rimbaud. Elle a puisé ses sensations dans la campagne creusoise. […] L’errance nocturne dans la forêt de son héroïne, puis sa rencontre avec une villageoise à la suite de son accident, est l’un des passages les plus aboutis de son livre.  La vie de la jeune femme ne reprendra pas son cours. Marjorie plongera bientôt dans la folie, dans des moments de dévastation. Pour la jeune romancière, la Seconde guerre mondiale est encore omniprésente. Elle incarne le basculement d’une société et d’un mode de vie. Avec beaucoup de subtilité, elle cerne cet héritage et celui du poids des générations. Jusqu’à un dénouement inattendu. »