FRANCE CULTURE, « La Série documentaire », lundi 25 janvier 2021


SÉRIE GRANDIR AVEC LA GUERRE (4 épisodes)

Épisode 1 : La mélancolie des bombardements

Ils ont grandi pendant un conflit armé du 20e siècle. La guerre, la peur, les cris, c’était la normalité. Comme tous les enfants, ils ont joué, rêvé, et se sont raconté des histoires en observant le monde des adultes devenir fou. La guerre est finie, mais elle ne les a pas quittés.

Elle est la blessure qu’ils chérissent, parce qu’avec la souffrance, elle leur a apporté force et sensibilité au monde.

De quoi se souvient-on quand on a vécu la guerre, enfant ? Du souffle des bombardements, du goût de la papaye qu’on suçotait pour ne pas crier, des hurlements dans la montagne, ou des réactions étranges des parents ?

La guerre, c’était la peur, la destruction du logement, la disparition des jouets, l’exil permanent, l’école à la télé, se cacher dans les caves, assister, impuissant, à l’humiliation et l’effondrement des parents. La guerre, c’était aussi le meilleur moment de leur vie. Parce qu’on les laissait libres de jouer, hurler à tue-tête pendant les bombardements, parce qu’ils pouvaient s’inventer rois de ce monde de plus en plus étrange, où les adultes ne tenaient plus leur rang.

La guerre les a faits, mais ils ne se sont pas laissés faire. Ils ont traduit cette expérience en mots ou en images, pour exprimer le sens aigu du beau et de la justice, qu’ils ont développé pour résister au chaos. Hypersensibilité, souvent douloureuse, insupportable, qu’il doivent travailler sans relâche pour l’extérioriser, avant qu’elle ne se termine en colère et finissent par ronger.

Cicatrice
Les souvenirs sont là. Les dégâts sont là. Les blessures sont là, elles ne cicatrisent pas. Ça va continuer toute la vie. Ce n’est pas une affaire de temps de guerre et de paix. Dima Abdallah

Faire bonne figure
Dire à un enfant en ayant peur : « Ne t’inquiète pas, tout va bien ». Ca ne marche absolument pas. Les enfants ressentent tout, savent tout. Dima Abdallah

Traumatisme
La mémoire vient frapper à la porte tout le temps pour nous rappeler ce qu’on a été, des sensations de chagrin, des peurs, des colères. Dima Abdallah

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