FRANCE CULTURE, « La Salle des machines », Mathias Enard, dimanche 25 octobre 2020


Le message de Dima Abdallah

Autrefois dans les paquebots et les cargos, de magnifiques transmetteurs d’ordre en cuivre faisaient résonner les instructions de la passerelle jusqu’aux entrailles du navire..

« Mon cher Mauvaises herbes, je suis émue, comment pourrait-il en être autrement ? D’entendre parler de toutes tes pérégrinations, de tes rencontres avec tes lecteurs, tu n’es plus seulement mien. Déjà au moment où je t’écrivais, tu ne me demandais pas toujours mon avis sur ce que tu avais à dire, j’ai marché sur ce fil si sensible de l’écriture, entre la maîtrise, entre ce qu’on contrôle et les herbes folles qui poussent sur les feuilles blanches sans y être invitées. J’ai fini ce travail de funambule en sachant qu’il fallait te laisser partir immédiatement après avoir écrit le dernier mot. Te lâcher la main aussitôt. Laisse-moi recommencer encore aujourd’hui, pour de vrai cette fois… »

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