FRANCE INTER, chronique d’Ilana Moryoussef, lundi 3 novembre 2014


« Le 5/7 et le 7/9 : Grand Angle »

« [Yanick Lahens] vient de loin, très loin même…
Je vis en Haïti, très loin vraiment du tumulte parisien, du bruit et de la fureur parisienne. […]
Elle dit qu’à Port-au-Prince, elle est protégée de l’angoisse des prix. Il y a tant de choses à faire…
En Haïti, on est tout le temps en situation presque d’urgence. Quand je suis en Haïti, je crois que c’est une métaphore du monde. J’ai le tiers-monde, j’ai le quart-monde, j’ai tout en Haïti. Je pense que ça nourrit aussi l’écriture. On aime la vie. En même temps, la vie et la mort se donnent la main en Haïti, elles sont sœurs.
Bien sûr, le prix [Femina] lui ferait immensément plaisir.
Je serais très contente évidemment. Vous savez, celui qui écrit, qui peint, qui fait de la musique, c’est toujours une main tendue… On ne sait jamais si cette main que vous tendez, quelqu’un va la prendre. 
Yanick Lahens dit qu’elle serait heureuse pour elle, mais aussi pour son éditrice, Sabine Wespieser, car nous sommes des femmes, dit-elle, et nous ne sommes pas si nombreuses à nous faire une place dans la vie littéraire. »