FRANCE INTER, Ilana Moryoussef, vendredi 4 mars 2016


« Journal de 18 h » (de 12’30 » à 14’12 »)

« Ilana Moryoussef : Il y a au moins deux mystères au sujet de Lorca : on ne possède aucun enregistrement de sa voix et on ne sait pas exactement où il est enterré. Il a été exécuté par la milice phalangiste une nuit d’août 1936, vers Ainadamar, du côté de Grenade, mais on n’en sait pas plus. C’est sur les lieux de ce mystère que Serge Mestre, fils de réfugiés espagnols, nous a emmenés.

[…] Cette évocation romanesque des dernières années de Lorca, Serge Mestre la consacre aussi à ses compagnons d’infortune : l’instituteur et les deux militants anarchistes, assassinés en même temps que lui.

Serge Mestre : Avec les mots de la littérature, c’était une façon de rouvrir moi-même cette tombe […], c’est une façon de récupérer une histoire qui a été volée à beaucoup d’Espagnols, et de façon plus cruelle qu’à moi, puisque beaucoup […] ne savent pas très bien comment ont fini leurs grands-parents, comment ils ont été arrêtés, comment ils ont été assassinés. C’est la chose la plus cruelle, finalement.

I. M. : Ces destins sacrifiés, Serge Mestre les ramène à la vie dans des pages nourries de la poésie de Lorca et de l’insolence joyeuse de ceux qui ont cru un jour à l’espérance révolutionnaire. »

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