FRANCE INTER, « Le journal de 19 h », Ilana Moryoussef, vendredi 28 août 2020

Entretien avec Ilana Moryoussef diffusé pendant le journal de 19 h

Cela pourrait être la Suisse, le Luxembourg, ou un genre de paradis fiscal, pour camper son histoire, Diane Meur a choisi un lieu fictif, le Grand-Duché d’Éponne.

«  C’est aussi une petite tactique narrative pour endormir la méfiance du lecteur qui ne s’attend pas à ce qu’on lui parle du monde réel, qui pense à avoir à faire à un roman un peu satirique et au moment où il s’est installé dans cet univers de fiction, qui lui rappelle certains petits pays, certains petits paradis fiscaux, peu à peu, alors qu’il ne s’y attend plus, le monde réel lui revient sous la forme d’une critique sociale acerbe de problématiques bien réelles, bien ancrées dans notre monde à nous d’aujourd’hui, tout un système socio-économique qui vient crever l’écran des apparences et revient au premier plan. »

À l’origine, Diane Meur voulait écrire un pamphlet, mais elle trouvait que cela manquait de chair, elle a préféré la forme romanesque, où chaque personnage est amené à briser le carcan dans lequel il est enfermé

« Chacun, d’une certaine manière, transcende ses limites. Le journaliste, qui paraissait un personnage un peu creux, qui accueille un migrant chez lui pour écrire un bon livre qui va bien se vendre, quelque chose d’un peu antipathique et surtout un peu vain, se métamorphose et termine tout à fait différend de ce qu’il était au départ. »

Sous le ciel des hommes, tout n’est pas figé une fois pour toutes.

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