FRANCE INTER, Kathleen Evin, lundi 24 juin 2013


« L’Humeur vagabonde : Edna O’Brien 1ère partie »

Edna O’Brien est l’invitée de l’Humeur vagabonde pour Fille de la campagne, mémoires parus chez Sabine Wespieser éditeur le 7 mars 2013.
« Les livres aident à combler la faim et la soif, à lutter contre le froid et la peur, affirme-t-elle. Et, on sait qu’elle dit la vérité car ,en effet, ils ont fait tout cela pour elle, au cours d’une vie tumultueuse où elle aura connu des jours sans feu, sans toit, sans joie, avant de parvenir, enfin, à la reconnaissance et à la sécurité grâce à l’écriture. Et, lorsque à 78 ans, écrivain admiré et traduit sur tous les continents, elle s’entendra dire par un médecin que, sur le plan de l’audition, elle est devenue l’équivalent d’un piano cassé, c’est encore un livre qui lui permettra d’encaisser la nouvelle. Celui qu’elle se mettra alors à écrire pour démontrer que, piano cassé ou pas, l’écrivain en elle était toujours en parfait état de marche.
Un demi-siècle après le formidable succès et le non moins formidable scandale suscité en Irlande par la sortie de son premier roman Les Filles de la campagne, la flamboyante Edna O’Brien publie ses mémoires, un exercice auquel elle s’était pourtant juré de ne jamais se plier. Leur titre ? Fille de la campagne, évidemment. Le livre, traduit par Pierre-Emmanuel Dauzat, est sorti en mars chez Sabine Wespieser éditeur. On y retrouve son écriture sensuelle et ironique, son regard acéré sur les mœurs hypocrites et la morale étouffante de son pays, et on y découvre le combat solitaire et parfois douloureux mené par une femme partagée entre son besoin d’écrire et son appétit de vivre. »
Avec l’aimable contribution de Xavier Combe, pour la traduction.

Écouter l’émission