FRANCE INTER, Kathleen Evin, mardi 25 juin 2013


« L’Humeur vagabonde : Edna O’Brien 2e partie »

Edna O’Brien est l’invitée de l’Humeur vagabonde pour Fille de la campagne, mémoires parus chez Sabine Wespieser éditeur le 7 mars 2013.
« La littérature nous apprend à déchiffrer ce qu’est le mystère au contact de la réalité et à déchiffrer la réalité au contact de ce qu’est le mystère. Voilà un trait commun à l’écriture féminine, avec l’ironie et le pragmatisme. Mona Ozouf
Mona Ozouf est bretonne, une cousine en celtitude d’Edna O’Brien en somme.Mais pas sûr que l’irlandaise connaisse notre merveilleuse historienne qui a pourtant, en 2009, publié cette belle Composition française sur ses racines et sa formation, qui offre d’intéressants points de comparaison avec l’enfance paysanne et catholique d’O’Brien. Pour toutes deux, d’ailleurs, Jane Austen, Flannery O’Connor, Virginia Woolf comme Marguerite Duras, ont été des compagnes sur leur difficile chemin vers la connaissance et la reconnaissance. Et, dans ce que dit Mona Ozouf de l’écriture féminine, ironie, pragmatisme et mystère, ses lecteurs reconnaîtront sans peine le style O’Brien : cru, violent, sensuel, drôle et nostalgique, sous lequel persiste le regard effronté de la petite paysanne effrayée par les fantômes et les sorcières.
Edna O’Brien est une grande dame de 82 ans, consciente de sa valeur, et fière du chemin parcouru depuis le comté de Clare où elle a grandi auprès d’un père alcoolique et violent et d’une mère adorée dévorée par les interdits d’un catholicisme étroit. Traduite dans toutes les langues, auteure reconnue par ses pairs comme l’un des plus marquants de sa génération, Edna O’Brien publie aujourd’hui en France, chez Sabine Wespieser, dans une traduction de Pierre-Emmanuel Dauzat, ses mémoires sous le titre Fille de la campagne, rappel de son premier livre qui fit scandale en Irlande lorsqu’il parut en 1962. »
Avec l’aimable contribution de Xavier Combe, pour la traduction.

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