LA QUINZAINE LITTÉRAIRE, Norbert Czarny, 1er au 15 septembre 2012


« Partitas »

« Âgé de vingt ans, brillant étudiant en médecine, Simon est atteint d’un gliome, forme de cancer du cerveau qui touche les jeunes entre 18 et 25 ans. Ce mal n’est pas opérable. Seule la chimiothérapie permet de le réduire ou de l’annihiler. Les pages qu’on lit se déroulent entre un cycle de soins à Paris et un séjour à Jérusalem, avant que les résultats du traitement ne tombent. Le roman est construit sur ce double moment parisien et israélien, sur des retours en arrière, sur ce que le présent rend urgent ; rien n’assure qu’au terme de ces jours Simon survivra.

Et pourtant il vit, écoute, cherche à comprendre. […]

À la fin du roman, disant son envie de continuer, d’exister, Simon rappelle ces mots de la Messe en ut de Mozart (comme de toute messe) : Et incarnatus est. Que ce soit par sa semence congelée à l’hôpital de Port-Royal, par le désir de Rivka ou par les mots d’Amir, rien ne s’arrêtera.

Rien ne s’arrêtera non plus dans sa relation avec son père. Les silences, les pudeurs, les tentatives de fuite n’ont plus de sens. Dans ce roman tissé d’échos, les scènes avec le père n’osant se dévoiler puis se montrant tel qu’il est sont parmi les plus belles. […]

Ainsi se tient ce roman bref et dense, élégant et profond, qui confirme ce que révélaient Les Bains de Kiraly et De lait et de miel : Jean Mattern sait mettre les émotions en musique. »