LA VIE, Victorine de Oliveira, jeudi 3 mars 2022


En 1911, sur le bateau qui le ramène d’Amérique, le compositeur autrichien Gustav Mahler laisse les souvenirs défiler. Sa santé déclinante ne lui laisse plus grande perspective, si ce n’est l’urgence d’achever « la neuvième » – sa dernière symphonie. Écrire sur la musique n’a rien d’évident, mais l’Autrichien Robert Seethaler évite les écueils du genre : pas d’assommante dissertation sur le génie ou l’inspiration. Plutôt un mouvement, porté par les remémorations.

On rit parfois, lors d’une séance de pose houleuse chez le sculpteur Auguste Rodin, ou aux souvenirs du maestro à la tête d’un orchestre philharmonique de Vienne crispé sur ses traditions. La douleur de la mort d’une enfant ramène toutefois le lecteur au tragique de l’œuvre de Mahler. Et c’est par touches chronologiques que Robert Seethaler évoque la personnalité radicale d’un des derniers géants de la musique du XIXe siècle.

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