LA VIE, Victorine De Oliveira, jeudi 31 août 2023


Les cafés sont des lieux de vie et de passage qui conservent la mémoire des drames, qu’ils aient une dimension historique ou plus intime. Les plus dérisoires ne sont toutefois pas ceux que l’ont croit.
Lorsque Robert Simon ouvre son café dans un faubourg de Vienne, sans même se donner la peine de le baptiser, il ne se doute pas que l’aventure va durer et que son café va devenir une seconde maison pour les habitants du quartier. Il y a Mila, la serveuse auquel le comptoir a donné une deuxième chance ; René, l’habitué un peu pataud mais au grand cœur ; et tous les autres, ouvriers, voisins, parfois ivrognes, parfois simplement solitaires qui viennent chercher la bonne compagnie entre deux godets.
Le récit commence dans les années 1960 pour s’achever au milieu des années 1970. En 15 ans, ce sont davantage les conversations et les relations entre habitués qui font la matière des jours que certains événements historiques, toile de fond lointaine. Robert Seethaler prend son temps pour installer ses personnages et son décor. Et on se laisse gagner par une lecture qui s’écoule comme un après-midi passé à traîner au café. Où on apprend autant sur soi que sur les autres.