L’AVENIR, Michel Paquot, samedi 19 septembre 2020


« J’ai toujours l’impression d’être de passage où que je me trouve », se désole la narratrice du premier roman de Dima Abdallah.

« Qui, comme elle, a quitté à 12 ans, en 1989, un Beyrouth sous les bombes pour Paris. Il lui faudra du temps pour trouver ses marques, embarrassée par les «cartons de sa mémoire», ainsi qu’elle l’explique au fil de chapitres qui voient défiler les années jusqu’à aujourd’hui.

Des années au cours desquelles son père s’attriste de l’éloignement de celle qu’il venait chercher à l’école pour la protéger et avec laquelle, pourtant, il n’est jamais parvenu à tisser un lien au-delà du silence et des regards.

L’autrice parvient à merveilleusement décrire le désarroi de son héroïne, son évolution intérieure perturbée par des questions existentielles, de même que les rapports aussi puissants que pudiques entre un père et sa fille séparés par la Méditerranée. Un livre magnifique et profond d’une sidérante richesse. »