LE BLOG DE DANACTU-RÉSISTANCE, lundi 26 octobre 2015


« Sans doute un des plus étranges romans de cette rentrée littéraire. Rien que le titre…
Le roman commence comme un polar, avec un meurtre, celui d’Anwar Sadat, un notable local inoffensif. De plus l’on connaît le coupable, Margio. Interrogé par les autorités, celui-ci va juste répondre : Ce n’est pas moi, il y a un tigre dans mon corps.
Ce ne sont que les premières pages de ce roman foisonnant et parfois hypnotique qui entraîne le lecteur dans la culture indonésienne. […]
Eka Kurniawan, écrivain majeur en Indonésie, va nous faire partager le passé de Margio, le meurtrier. Un tel geste provenant souvent des profondeurs du passé. Un passé marqué par un passage de la campagne à la ville, par la mésentente entre ses parents, par un foyer devenu oppressant… Peu à peu, avec une grande subtilité, l’auteur nous fait découvrir la vie passée de Margio. En particulier son père, personnage assez repoussant. Une certaine tristesse se dégage de sa vie, une vie sous le signe de la violence conjugale vécue par ses parents.
Roman psychologique puissant, L’Homme-Tigre nous offre également une belle immersion dans les coutumes et la géographie indonésienne. Un roman se situant au carrefour de l’enquête, de l’analyse psychologique et du conte. Ce qui est assez rare. Un voyage souvent poétique et mystérieux, avec toujours en toile de fond, ce fameux tigre, déjà vu par le passé chez le grand-père de Margio. […] La colère couve parfois longtemps, puis elle surgit… comme un tigre blanc !
[…] Le lecteur ensuite se laisse subjuguer par la narration, par l’ambiance, par les personnages.
Eka Kurniawan, un nom à retenir, dans l’attente de son prochain roman. »