LE BLOG DE L’ÉCOLE DES LETTRES, Norbert Czarny, lundi 9 juin 2014


« Un angle décalé »

« Du 4 juin au 31 août, la Maison européenne de la photographie propose une exposition des travaux réalisés par Françoise Huguier. Si l’image est son moyen d’expression favori, elle sait aussi raconter et on en jugera en lisant Au doigt et à l’œil, autoportrait qu’elle a écrit en échangeant avec Valérie Dereux.
Vivant parce que Françoise Huguier a mené et mène une existence passionnante, digne parfois d’un roman d’aventures. […]
L’angle qui intéresse Françoise Huguier est celui de la culture quotidienne, de la vie ordinaire et des rites pratiqués par celles et ceux qu’elle photographie. D’où ses nombreux voyages, et le temps qu’elle y consacre. Elle est moins dans l’instant que dans cette durée permettant d’écouter, de regarder, de comprendre, par le détail, le geste, la couleur ou l’atmosphère.
C’est le cas au Japon, ça le sera lors du fabuleux séjour en Sibérie dont le récit clôt l’ouvrage, et plus encore sur sa terre d’élection, en Afrique. Le Mali est son deuxième pays… avec la Bretagne dont elle est originaire. […]
Cette découverte, on la ressent dans toute son intensité en lisant le dernier chapitre consacré à cette partie de la Russie qui se trouve prise par le froid et la nuit polaires. La rencontre avec les Nénets, l’un des peuples de ces régions, est un moment fort dont on ne dira pas grand chose, afin que les lecteurs s’en émerveillent ou s’en étonnent. […]
Aux dernières nouvelles, Françoise Huguier aurait aimé retourner au Mali, après la guerre menée l’automne dernier. Elle est encore et toujours aussi curieuse que l’enfant en péril qu’elle a été. Rien ne semble l’effrayer ; on a envie de la suivre ! »