LE MONDE DES LIVRES, Zoé Courtois, vendredi 28 septembre 2018


« Ne pas décoller de l’aéroport » et « Sous l’œil des caméras de surveillance »

« Roissy, pour autant, n’est pas une enquête anthropologique écrite avec rigueur et sang froid. Bien au contraire. C’est un journal intime enregistrant sursauts et palpitation de ses personnages. […]

C’est que tout dans Roissy, a éclaté en mille morceaux. Et précisément : le tout, les morceaux, voilà qui constitue ici le cœur de la réflexion. D’abord, la romancière construit le récit à l’image de son héroïne (et de l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle lui-même, joyeux chaos bigarré), c’est-à-dire de bric et de broc. […]

Et puis, non contente d’avoir tout mis en pièces, Tiffany Tavernier engage son lecteur à y remettre un peu d’ordre, avec cette question : de l’infiniment petit du « je » ou de l’infiniment grand de « l’immensité du monde », de quoi Roissy est-il au juste le puzzle ? »