LE TEMPS, André Clavel, samedi 1er mars 2014


« Thanh, l’enfant sacrifié d’un Vietnam en déshérence »

« La romancière Duong Thu Huong s’est exilée en 2006. Elle ne cesse depuis de chanter son pays perdu, dans ses romans pleins d’un souffle lyrique.

Une image de résistante et de mère Courage. Un destin cruellement malmené par l’Histoire, dans la tourmente communiste. Une écriture flamboyante où s’attisent les feux du réalisme magique, afin de conjurer les noirceurs d’un monde comateux. Un nom qui signifie soleil et un prénom qui évoque l’essence de l’automne.

Au Vietnam, Duong Thu Huong sera demain un symbole de liberté mais, aujourd’hui, elle reste une proscrite, une romancière indésirable, parce qu’elle s’est toujours battue pour défendre la démocratie, à ses risques et périls. […]

C’est une tragédie à la vietnamienne qu’orchestre Les Collines d’eucalyptus. Vertigineuse plongée dans une nation meurtrie par son histoire : une terre en déshérence dont Duong Thu Huong éclaire d’une lueur blafarde les multiples impasses, à la à la fois sociales, familiales et sexuelles. Autant de pièges qui se refermeront sur son héros, un enfant sacrifié contre lequel s’acharne le destin, au fil d’une longue déambulation vers les enfers. »