LES CHRONIQUES DES LIBRAIRES INITIALES, septembre 2014


« Figure majeure de la la littérature haïtienne, Yanick Lahens livre ici un roman sublime qui, au travers des destins croisés de deux familles, nous fait parcourir 100 ans de l’histoire d’une île que l’Histoire aura souvent agitée, parfois martyrisée.
Mais n’allez pas croire que ce « Bain de lune » prend la forme d’un cours d’histoire assommé de détails. Au contraire, tous les bouleversements politiques sont ici abordés à hauteur d’hommes et de femmes, au plus près des convictions de chacun, à cette juste distance qui fait comprendre pourquoi on s’engage ou on s’éloigne, pourquoi au sein d’une même famille, on embrasse une cause ou on s’en méfie. Toutes les communautés, tous les villages, sont construits sur une longue suite d’événements ou d’affrontements. Ce qui se passe aujourd’hui n’est souvent que l’écho de ce qui s’est passé hier. Le talent fou de Yanick Lahens consiste à nous faire comprendre toutes ces subtiles alchimies humaines grâce à la peinture d’une foule de personnages sensibles et terriblement vrais.
Enfin, le beau message de ce roman, c’est aussi et surtout un message d’espoir et la conviction que rien n’est irrémédiable, que malgré le poids du passé et des erreurs commises, chaque jour, au travers de nos choix et de nos prises de position, nous pouvons encore changer la donne et à force de volonté, qui sait, conjurer toutes les malédictions. »
Librairie Obliques (Auxerre)

« Yanick Lahens continue avec Bain de lune, à nous entraîner au cœur d’Haïti, son pays.
Cette île, mélange de forces, de lumières, de désirs et non comme nous la voyons trop souvent vu d’ici : pays de misères et de violences. Oui l’histoire d’Haïti est lourde, sa culture du vaudou est forte et les débordements de la nature y sont extrêmes. Nous retrouvons tout cela dans ce livre magnifique de Yanick Lahens.
Elle nous dépeint ici, dans une grande fresque, l’histoire durant tout le XXe siècle de deux familles installées dans un village reculé. La tradition y est encore très présente et même si les bouleversements mettent un certain temps à parvenir de la ville, la violence politique du pays ne l’épargne pas. Ce sont des voix qui s’entremêlent, voix de femmes actuelles ou passées ou le nous d’une voix collective qui racontent cette histoire de pêcheurs et de paysans d’Haïti (traduction : montagne dans la mer) où donc terre et mer s’allient.
Roman de filiations, d’héritages, de croyances autrement dit d’amour et de politique. Parce que comme le dit Yanick Lahens : le cœur du débat actuellement à Haïti est de savoir comment retrouver la confiance entre hommes et femmes, entre les politiques et le peuple.
Il pourrait n’y avoir que le fond de cet ouvrage que nous serions déjà comblés mais il y a aussi la forme. Car Yanick Lahens nous conte cette histoire dans une langue excessivement poétique où le créole côtoie avec évidence le français comme il se doit dans cette île. Et cette langue nous emmène avec elle, loin. Un ailleurs riche, fort et envoûtant. Vers ce pays où Agwé, divinité de la mer avait déposé ses fils arrachés de Guinée. Où on découvre histoire et culture par ses mots : clarin, lakou, Gran Bwa, Legba, l’homme à chapeau noir et lunettes épaisses…
Après la lecture de ce grand roman poétique et politique de la terre haïtienne, nous prend l’envie de lire ou de relire les autres ouvrages de cette auteure. En particulier Failles, écrit dans le besoin d’apporter un témoignage littéraire après le ravageur séisme de 2010. Pour dire quelles ont été toutes les failles sur lesquelles s’est construite l’histoire d’Haïti. Écrit par une intellectuelle et une citoyenne, engagée dans la construction de son pays. »
Librairie Quai des brumes (Strasbourg)

« Haïti a connu l’indépendance très tôt et pourtant elle n’entra dans le XXème siècle que fort tard, et tout ça pour tomber dans la sauvagerie de la dictature des Duvallier.
Aujourd’hui, tout cela est terminé mais Haïti ne réussit pas à se relever.
Un roman puissant, sombre qui retrace l’histoire d’Haïti, mais qui est aussi l’emblème de tous les pays décolonisés : libres mais soumis, libres mais brisés. »
Librairie L’Autre Monde (Avallon)

« Dans une langue puissante, comme arrachée à la terre, Yanick Lahens, née à Haïti, nous fait entendre la voix des oubliés de son pays, à travers l’histoire de deux familles. L’une possède à peu près tout, les Mesidor, l’autre n’a rien, seulement les pentes arides, les Lafleur. Leur proximité, depuis des générations, alimente leurs sentiments contradictoires : fascination-répulsion, attirance-méfiance, et peut s’exprimer aussi bien par des unions que des règlements de compte.
L’histoire se déroule sur fond d’insécurité grandissante liée à la politique et ses rumeurs de terreur et de mort dans une nature où « vivre et souffrir sont une même chose ».
Ce peuple démuni n’a d’autre recours que l’appel à la protection des dieux, de tous les dieux, les divinités vaudoues comme le dieu des chrétiens. La langue poétique de Yanick Lahens devient comme surnaturelle pour évoquer les Esprits de la famille, les Absents et les Invisibles. Ce très beau roman caribéen chante l’homme, la terre et l’océan qui ne font qu’un. »
Librairie du Rivage (Royan) 

« Une jeune fille échoue sur une plage haïtienne…
Sa voix de naufragée rescapée d’une terrible tempête va nous conduire à travers plusieurs générations au cœur de deux familles qui se déchirent depuis toujours au village d’Anse Bleue, les Lafleur et les Mésidor. C’est la mémoire vive des paysans haïtiens mais aussi celle des femmes soumises aux hommes que fait revivre Yanick Lahens sous nos yeux ébahis par la puissance du récit.
Quand les destins tragiques se mêlent à la Grande Histoire d’Haïti, entre opportunisme politique, fratries déchirées, rites vaudou et caprices de la nature, il en résulte un livre inoubliable… Le grand roman d’Haïti. »
Librairie des Halles (Niort)

« Un ample roman familial haïtien porté par une langue forte et généreuse, matinée de créole, qui raconte l’histoire d’un petit port de pêche, Anse bleu, à travers le destin de ses habitants, viscéralement attachés à leur terre. Un roman qui mêle très subtilement histoire politique avec les années Duvalier et trajectoires individuelles. »
Librairie Les Petits Papiers (Auch)