L’HUMANITÉ, Muriel Steinmetz, jeudi 16 août 2018


« Celle qui ne prend jamais l’avion »

« La femme sans identité et l’homme égaré, passagers de l’entre-deux-mondes, ne pouvaient rêver mieux que cette aire de non-lieu où le passé reste en arrière, le futur en attente et le présent figé, au cœur de ces parages à l’abri de la brutalité du monde, où l’on se laisse « traverser par la foule ». […] Après avoir passé des mois à Roissy et observé sans fin en prenant des notes, [Tiffany Tavernier] restitue de manière quasi exhaustive l’existence insoupçonnée de l’énorme machine de l’aéroport, ainsi que celle du personnel qui s’agite dans ce lieu de partance, en l’occurrence refuge clandestin. Chemin faisant se dessine le magnifique portrait d’une femme en déshérence, dont on verra insensiblement se dévoiler la face secrète. »