LIBÉRATION, Alexandra Schwartzbrod, samedi 10 février 2024


C’est le titre qui nous a attirée, les Eaux du Danube, nous nous imaginions déjà très loin à l’Est, longeant ce fleuve mythique. Puis le nom de l’auteur, dont nous avions adoré le précédent roman, Suite en do mineur. Et puis dès les premières phrases du texte nous avons été happée, Jean Mattern a une façon si fluide et enveloppante de raconter les histoires qu’une fois accrochée, impossible d’en sortir. Et celle-ci se déroule quasi comme une enquête policière. A l’occasion d’une discussion a priori banale avec Georges Almassy, le professeur de philosophie de son fils, Clément Bontemps, pharmacien sans histoire issu d’une bonne famille lyonnaise, découvre soudain que sa mère n’était pas la femme aussi lisse qu’il imaginait et que son existence tout entière repose sur un non-dit. Et sa vie réglée jusqu’alors au détail près va voler en éclats. «Tout cela me semblait incompréhensible, je me sentais dépassé. Où était ma place dans ce puzzle ? Et pourquoi Georges Almassy ressentait-il le besoin de me confier ce secret qu’il aurait parfaitement pu garder pour lui ?» Il va finir par trouver sa place, et davantage encore, au terme de ce récit lumineux et presque joyeux.