LIBÉRATION, Frédérique Roussel, jeudi 22 janvier 2015


« 1908. Victoire, mariée à un notaire depuis cinq ans, ressemble à Emma Bovary, dont elle lit d’ailleurs l’histoire. Elle endosse sans entrain le rôle de la bourgeoise, même si son patronyme laisse deviner le réveil. Cette vacuité lui convient parfaitement. Elle se plaît à croire qu’ainsi elle laisse de la place pour tout un monde. Il lui reste encore à déterminer lequel, mais cela viendra certainement un jour. Son époux trousse sans émotion la bonne de 17 ans, Céleste, qu’il finit par engrosser. Victoire prend le dessus, l’enfant sera celui du couple. Mais des navettes de couffin de bas en haut font éclore une relation sensuelle – et les plus beaux passages du roman – qui défie la norme sociale et la descente aux enfers flaubertienne pour préférer le ciel. »