LIBRAIRIE AUX LETTRES DE MON MOULIN, LYDIE BAILLIE, Nîmes


« Le point de départ de ce nouveau roman est l’image d’un homme assis sous un réverbère, fumant la pipe et lisant un livre bien précis : Scènes de la vie de bohème d’Henry Murger. Cette scène, sous le regard de la narratrice va déclencher un travail de mémoire. Car, en observant cet inconnu, elle se souvient de son père dans la même position avec le même livre, qui était son ouvrage de référence, celui qui ne quittait pas son bureau, qu’il avait toujours sous la main. Cela va entraîner chez cette femme, une sorte de quête de la figure paternelle.

Comme elle vient d’accepter de garder la nouvelle maison de ses amis pendant leur absence, elle va s’y rendre par des chemins détournés, comme si elle faisait l’école buissonnière. Elle erre le long d’un canal et fait de multiples rencontres : un éclusier dont elle pourrait tomber amoureuse, un couple de bateliers avec qui elle va faire une partie du voyage sur leur péniche et un chien errant qui ne la quittera plus. Tous ces personnages vont lui permettre de se remémorer sa jeunesse et son enfance. Plus particulièrement, la présence de cet homme qui s’est introduit dans leurs vies, la sienne et celle de sa mère, elle avait déjà trois ans et sa mère le lui présenta comme son père alors qu’elle ne l’avait jamais rencontré.

Ce père décédé trop tôt, elle n’a pas vraiment su l’aimer car ils n’ont pas toujours pris le temps de se comprendre. Enfin, il est temps de le redécouvrir, ce qu’elle fera tout au long de son joyeux périple, certes nostalgique mais surtout libérateur.

Car c’est à l’issue de cette promenade lumineuse qu’elle se libèrera totalement de celui qu’elle appelle son intime étranger pour enfin accepter ce père tel qu’il était.

Michèle Lesbre nous offre comme dans tous ses romans, une écriture sublime, poétique et sensible.

Un roman bouleversant sur la quête des origines qui nous rappelle avec une infinie douceur que nous avons tous des chemins intimes à parcourir encore. »