LIBRAIRIE LE HALL DU LIVRE, Géraldine Pétry, Nancy, et FRANCE CULTURE, Christophe Ono-dit-Biot, mardi 4 novembre 2014


« Le temps des libraires »

« G. P. : C’est encore un petit bijou découvert par les éditions Sabine Wespieser qui nous arrive là. C’est un magnifique roman d’apprentissage, une espèce d’ode à la vie, contre l’esprit unique justement. Donc on va suivre l’arrivée de ce jeune homme qui vient des hautes montagnes autrichiennes, encore de la boue sous les chaussures. Il va arriver là pour travailler dans un tabac, le tabac d’Otto Tresniek, un ami de sa mère. Il va faire toute son éducation et notamment son éducation politique à travers la lecture très approfondie […] des journaux qu’il vend. Il va faire son apprentissage de cette conscience politique dans une période où justement la montée du nazisme arrive.
C O.-dit-B. : Donc politique mais pas seulement puisqu’il vient de ses montagnes, il découvre la ville…
G. P. : Il va découvrir cette grande ville, la capitale et notamment un tas de personnages très attachants parce qu’effectivement une population très variée vient dans ce tabac-là, aussi bien des ouvriers, des notables que ce fameux docteur des fous, qui est un grand amateur de cigares […], Sigmund Freud, avec qui il va avoir une relation affective. Il y a quand même un mystère qu’il n’arrive pas à résoudre, c’est celui de l’amour. Il a rencontré effectivement une jeune femme, qui est danseuse de cabaret, au fin fond de ruelles très noires. Cette femme-là est un peu volage mais lui est tombé éperdument amoureux d’elle. […]
C O.-dit-B. : Qu’est-ce qui vous a touchée ? C’est la période ? Le rendu de cette Vienne des années 1930 ? C’est Sigmund Freud qui nous apparaît là ? Qu’est-ce que vous avez aimé dans ce livre ?
G. P. : Effectivement, c’est l’ensemble et surtout le personnage de Franz qui est vraiment très attachant, très naïf mais qui est très vif et très curieux. Il va s’attacher à comprendre le monde dans lequel il vit, qu’il découvre et par les dialogues qu’il peut avoir […] avec Sigmund Freud, les choses vont s’ouvrir à lui. […]
C O.-dit-B. : La langue est comment ? […]
G. P. : C’est une langue plutôt classique, agréable à lire, très fluide et qui nous emmène complètement. On le lit presque d’une traite ce roman.
C O.-dit-B. : Donc belle découverte. »

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