LIRE, Alexandre Fillon, novembre 2015


« Sur le chemin du silence »

« Le destin acharné d’un homme, celui d’Andreas Egger, conté d’une plume pleine de poésie.

Le premier roman traduit en France de Robert Seethaler, Le Tabac Tresniek, imposait déjà la manière tout en finesse de l’écrivain autrichien. Lequel se révèle aujourd’hui plus impressionnant encore dans ce petit chef-d’œuvre qu’est Une vie entière.

À nouveau, Seethaler choisit de ne jamais hausser le ton, d’affûter la pointe sèche qu’il utilise pour dessiner au mieux l’existence d’un cœur simple incroyablement incarné. Le lecteur découvre Andreas Egger un jour de février 1933. Infirme mais fort, le boiteux âgé de 29 ans gagne sa paye comme homme à tout faire ou comme garçon de ferme. […]

Andreas va continuer sa route, à son rythme et à celui des saisons. […]

On ne peut s’empêcher de penser à l’œuvre du grand écrivain suisse Charles-Ferdinand Ramuz en dévorant Une vie entière. Un pur bijou dont le décor montagnard vous happe autant que le destin pas si minuscule du taiseux Andreas Egger. Sans effet, sans tambour ni trompette, Robert Seethaler a réussi là un grand livre sur l’intériorité, sur le silence et la solitude. Sur le rapport aux éléments, à la terre et à la neige. Une chose est certaine, le vibrant hommage de Seethaler, on ne l’oubliera pas. On le gardera à portée de main dans sa bibliothèque, on l’offrira autour de soi et on le relira. »