LIVRES HEBDO, Olivier Mony, vendredi 18 janvier 2019


« Avant-critiques : Mise en demeure »

« L’auteur dAinadamar envisage et dévisage Gerda Taro. Comment elle vécut, pourquoi et comment elle mourut.

Rafael Aldiberti disait d’elle « qu’elle avait le sourire d’une jeunesse immortelle ». C’était une photographe, ce fut une oubliée de l’Histoire, c’est devebu une icône. […] Il fallut près d’un demi-siècle pour que son œuvre, sa figure même, soient enfin redécouvertes. La littérature tint dans cette affaire les premiers rôles. […]

Il y eut d’autres ouvrages […]. Peu, tout de même, qui aient l’empathie aussi fervente que ce Regarder avec lequel Serge Mestre, fils de républicains espagnols, confirme que des Plages du silence à Ainadamar, il est bien dans nos lettres françaises l’indispensable et inconsolable passager de la tragédie de la guerre civile. Ce qu’il parvient à faire ici avec Gerda Taro est un modèle d’élégance, morale et littéraire. Ce n’est pas un tombeau qu’il lui offre, mais un refuge, un foyer de mémoire, une mise en demeure en quelque sorte. Terrible et, à sa façon, terriblement poétique. C’est donc quelque chose comme une passion. Une passion simple. »