L’OBS, Claire Julliard, jeudi 5 mars 2015


« Victoria Bovary »

« A priori, ce roman a tout d’un huis clos bourgeois et flaubertien du XIXe siècle. En 1908, dans un bourg du Cher, Victoire, mariée par ses parents à Anselme de Boisvaillant, est sommée de donner au plus vite un héritier à ce riche notaire. Mais l’enfant se fait attendre, et Victoire s’ennuie. Dans le même temps, Céleste, la bonne de 17 ans, se retrouve enceinte des œuvres du maître. Puisqu’il est trop tard pour confier sa domestique à la faiseuse d’anges, Victoire adopte le nourrisson, qui dépérit auprès de cette femme si peu maternelle. Alors la nuit, en secret, Céleste va retrouver son petit pour le réchauffer. La maîtresse de maison la découvre un soir. Sa réaction est inattendue. Une idylle, au début chaste et muette, naît entre les deux. Elle se mue en une passion ravageuse qui défie la bienséance et les conventions sociales. Dans une langue très pure, Léonor de Récondo exprime la violence du sentiment amoureux, qui peut conduire, irrépressible, à tous les extrêmes. Avec cette histoire d’une femme qui se débarrasse de ses corsets et de ses carcans, la violoniste baroque impose une musique fluide et percutante. »