PAGE DES LIBRAIRES, Marie Michaud, librairie Gibert Joseph (Poitiers), avril 2016


« Il est mort le poète »

« Ainadamar. La fontaine aux larmes. C’est là, au bord d’une route, dans un champ, qu’ont été abattus le poète Federico García Lorca et trois autres hommes qui avaient le tort de croire à la République et à la liberté de conscience. Ce n’est donc pas seulement le destin du poète que Serge Mestre a choisi de mettre en lumière – même s’il demeure la figure centrale du roman –, mais les trajectoires de ces hommes de conviction et de combat qui étaient prêts à en payer le prix. Dioscoro Galindo était instituteur, militant et artisan de l’émancipation de tous, grâce à l’accès à la connaissance. Francisco Galadí et Joaquín Arcollas étaient des banderilleros, héros des arènes et syndicalistes anarchistes. Ils furent réunis par le hasard pour leur dernier voyage. Avec eux, le célèbre poète et dramaturge, dont Serge Mestre retrace les sept dernières années, de sa rupture douloureuse avec Dali et Buñuel, à son retour en Espagne pour la grande aventure républicaine, en passant par son voyage aux États-Unis et son triomphe à Cuba. Grâce au foisonnement de détails et à un style riche et brillant, il fait revivre le poète dans sa complexité, entre dépression, exaltations, amours complexes, amitiés inaliénables et aléas de la création, animé par l’engagement politique qui le conduira jusqu’à ce matin d’août 1936 où il fait résonner quelques vers du Dormeur du val. »