REMUE.NET, Sébastien Rongier, jeudi 19 décembre 2013


« Marie Richeux, les brindilles du réel – Notes sur Polaroïds »

« 4. Les textes de Marie Richeux fonctionnent par condensation.

Ce qu’elle déplie, ce sont des instants, des gestes saisis, des regards, et toutes ces banalités que seule la littérature fait percevoir. Ce Choix du petit pour reprendre l’expression de Miguel Abensour touche au plus près le monde que, chaque jour, nous traversons, même lorsqu’il s’agit de décrire les petites marges des prostituées, dealers ou gamins de cités).

Elle saisit des instants, installe des univers, des histoires, des portraits dans chacune des pages du quotidien. […]

La forme brève est une forme tendue, se construisant sur une efficacité, une densité. Les textes de Marie Richeux reposent sur des instants, des portraits saisis, des impressions tracées comme ces peintres flâneurs décrits par Baudelaire. Il y a l’évidence du poème en prose dans l’écriture de Marie Richeux. […]

5. Certes écouter Marie Richeux, c’est un peu la lire. Mais saisir ces brindilles du réel dans Polaroïds c’est éprouver une autre temporalité de l’écriture. Polaroïds offre donc une double expérience du fragmentaire et des vibrations du monde. On aurait bien tort de s’en priver. »