SUD-OUEST, Olivier Mony, dimanche 15 septembre 2013


« Sous les falaises de marbre »

« Elle est ici comme chez elle. Ici à la terrasse du bar Michelangelo, devant son verre de Spritz […]. Michel-Ange lui-même est-il passé par Pietrasanta ? Rien ne l’atteste, mais il aurait pu, ou dû, ce qui est déjà pas mal et suffisant pour susciter l’un des plus beaux, hiératiques et secrètement sensuels des romans de cette rentrée. […]

Pietra viva, récit de cette rédemption où jamais la douleur ne s’absente, est le troisième roman de Léonor de Récondo. Il y eut un coup d’essai aux éditions charentaises du Temps qu’il fait, La Grâce du cyprès blanc, un coup d’éclat pour célébrer son arrivée dans la prestigieuse écurie de Sabine Wespieser, Rêves oubliés, où l’auteur se souvenait de l’exil de sa famille basque espagnole entre Irún et Hendaye, sur fond de rêve républicain fracassé. Il y aura donc, désormais, un coup de maître.

On ne peut qu’être troublé de savoir que la romancière est d’abord musicienne, tant ce livre qui tient à si peu […] n’est affaire que de note juste, de rythme, de mise en valeur du silence.

Le reste, on le découvre avec elle dans cette Toscane qui lui est une alma mater […] Le reste est un manteau de poussière de marbre, blanc comme la mort, qui recouvre des secrets très précieux et enfouis. Le reste est un livre. Un vrai. »