TRANSFUGE, Sophie Pujas, avril 2013


« Il me semble avoir vu les choses avant de les avoir vraiment vues ; elles ont toujours été là, comme les mots, je crois, ont toujours été là, filant à travers nous, écrit Edna O’Brien dans Fille de la campagne. Dans ce récit autobiographique, elle raconte comment elle est allée, armée d’une volonté farouche, au-devant de son destin, comme s’il l’avait toujours attendue. Née dans une famille modeste, au cœur de la campagne irlandaise, elle se taille une route vers le succès et les lumières du Swinging London, à grands coups d’esprit d’indépendance, d’audace et de talent. Elle raconte ce parcours de femme libre, souvent gai, parfois poignant. Ses talents de portraitiste en font l’ambassadrice de silhouettes enfuies, amants ou amis de passage : Samuel Beckett, Robert Mitchum, Marlon Brando, Jackie Onassis revivent sous sa plume, parmi beaucoup d’autres. Avec elle, la nostalgie se fait dialogue tendre avec les disparus, et évocation gracieuse d’un époque perdue. »