WWW.LACAUSELITTEAIRE.FR, Laurence Biava, mercredi 20 mars 2013


« Le livre le plus délicat et le plus raffiné de la rentrée littéraire de janvier 2013 raconte l’histoire d’un vieil homme qui, avant de se jeter sur les rames du métro, adresse un dernier sourire à la narratrice, présente sur le quai. Alors qu’elle partait rejoindre l’homme qu’elle aime à l’hôtel des Embruns sur la côte sauvage, elle bouleverse ses projets : au lieu de se rendre à la gare, elle s’enfonce durant toute une nuit d’orage dans les rues de Paris pour une longue errance. […]

Un pur bijou littéraire […]. Michèle Lesbre, en effleurant le réel, transmet, avec délicatesse et profondeur, les impressions des images rares, fortes, sensationnelles, souvent insoupçonnées qui condensent et allument notre quotidien. J’ai aimé cette errance dans la ville à la tiédeur lourde, cette quête éperdue de prolonger la vie, de l’accélérer même. J’ai aimé que tout soit si juste, si ciselé, écrit sans pesanteur sur la disparition d’un inconnu, et sur les sentiments antagonistes d’un homme éloigné, à peine visible, juste nommé, qui ignore même qu’on l’a photographié à son insu. J’ai aimé le seuil poétique de tous ces instants suspendus dans le temps, parenthèses légères, vaporeuses et évanescentes, y compris dans l’évocation des deuils.

Des éclairs lointains déchirent le ciel, j’aime l’orage et sa grande colère.

Moi aussi, car ce roman dense et lumineux éclaire le sentiment du désir et de l’urgence de vivre.

Fracassant et intime. »