WWW.LENOUVELLISTE.COM, jeudi 6 novembre 2014


« Académicien, ministres et écrivains saluent le Femina de Yanick Lahens »

Dany Laferrière : « Je crois de plus en plus de gens, sur mon chemin, qui veulent savoir le secret de ce pays si démuni dans les domaines sauf celui des arts. En effet, nous avons une musique entraînante malgré une condition économique désastreuse, une peinture joyeuse malgré une situation politique instable, et une littérature fascinante où les hommes ne cessent de tutoyer les dieux. Voilà l’univers gorgé des mythologies d’où est sorti Bain de lune, le dernier roman de Yanick Lahens.
[…] Elle passe des nuits studieuses à creuser son chemin […], en additionnant des romans audacieux toujours nimbés d’une douce lumière. Une tendresse qui se change, face à l’injustice, en colère. Cette mince femme […] a transporté son laboratoire, pour ce dernier roman, dans un petit village côtier. […] »

Frankétienne : « Le succès de Yanick Lahens est venu confirmer deux faits majeurs : 1) l’émergence indéniable de la femme haïtienne dans le champ de la créativité à l’échelle internationale ; 2) le constat que la littérature haïtienne, avec une pléiade d’écrivains de haut niveau, s’impose de plus en plus comme une référence incontournable. […] Merci Yanick, pour ce motif de fierté que tu nous as apporté. Nous en avions besoin. […] »

Rodney Saint-Éloi : « J’ai toujours aimé l’indépendance de Yanick. Elle se tient à distance de la foule et des idées générales, poursuivant, loin du bruit et de la fureur, son travail d’écriture. Elle a construit pierre après pierre cette maison nommée Écriture. […] Voici un bel exemple de cheminement et de travail, qui aidera les jeunes Haïtiens à tenir tête et à garder leurs rêves bien au chaud. […] »

Évelyne Trouillot : « Un roman, paysan par ses personnages, l’espace et les modes de vie, les croyances, les haines, les alliances, la douceur du vent et de l’enfance, la rugosité des pierres et de la vie. Un roman plein d’humanité, où la vie cherche sa route parmi les chemins escarpés, dangereux et glissants.
L’une des forces de ce livre, c’est d’avoir réussi à créer des personnages auxquels il est difficile de ne pas s’attacher […]. Une multitude de personnages avec leurs défauts, leurs laideurs, leur persévérance, leur philosophie de la vie et les liens conflictuels, amoureux ou simplement humains qui les réunissent de génération en génération, dans cette Anse Bleue imaginaire […]. Avec en arrière-plan les bouleversements qui ont traversé notre pays, les départs vers des ailleurs meilleurs, les mauvais coups de la nature et tout ce qui envahit ce lakou et fait palpiter les êtres humains. Yanick Lahens a réussi le tour de force, dans une langue limpide, lyrique et sensuelle par moments, d’avoir créé des personnages capables de nous faire oublier qu’il ne s’agissait que d’une fiction. […] Bain de lune nous rappelle la richesse et la complexité du monde paysan, trop souvent relégué en arrière-plan de notre société. Avec Bain de lune, l’univers paysan prend la place qui lui revient, en toute beauté. »

James Noël : « Avec le Femina, Yanick invite tout un peuple à sortir, pour être dans le bain. »