WWW.ONLALU.COM, Pascale Frey, janvier 2019


« La rédaction l’a lu : La dernière nuit »

« Tout au long de cette nuit du 24 au 25 mars 2015, Léonor de Recondo et Cécile, sa mère, accompagnent Félix dans ses derniers instants. Avec l’hôpital pour décors et les infirmières comme figurantes, c’est le dernier acte d’une vie qui se joue. Léonor et Cécile se parlent, elles lui parlent, mais un interlocuteur surprise s’invite dans leur conversation, et dialogue lui aussi avec Félix, inconscient, perdu dans ses rêves et son passé. Cet invité, Ernesto, est en réalité Ernest Hemingway. Félix l’a-t-il vraiment connu lorsqu’il était enfant en Espagne ? Possible, probable même, mais peu importe finalement, le fantôme de l’écrivain apporte un souffle d’air frais à ce huis-clos familial. Au fil de la nuit, cette discussion imaginaire, cette communion entre les esprits des protagonistes, permet de revenir sur la vie de Félix et les tragédies qui l’ont traversée. Il a perdu trois enfants, comment survivre à l’horreur ? Il a survécu, pas plus. Hemingway raconte ses guerres et son amour des taureaux, Félix se souvient de son enfance en Espagne et Léonor de leur complicité, lui à ses pinceaux, elle à son violon. Déambulant dans le vingtième siècle, le lecteur participe à ces éclats de vie. « Pour mourir libre, il faut vivre libre », ce fut le « Manifesto » de Félix, que Léonor reprend à son compte dans ce texte poignant. »