LA DÉPÊCHE DU MIDI, M.-L. R., dimanche 16 juin 2013


« Quelle langue les absents parlent-ils ? s’interroge le narrateur dans Les Plages du silence. […] Sur la plage d’Argelès-sur-Mer, au mois de février, pas d’oiseaux, pas d’hommes. Il est là en pèlerinage filial.[…] Aujourd’hui Manu n’est plus du monde des vivants, mais son fils est là pour refaire avec lui le chemin de croix de la Retirada et de l’exil.

Une histoire désormais révolue, la guerre d’Espagne ? Non. Les enfants de ceux qui la firent sont là pour ressusciter leur parcours découvert par bribes. Car Serge Mestre, né chez nous à Castres, a reçu en héritage le silence dont s’entouraient parfois les vaincus de la guerre d’Espagne. La mémoire de ceux qui ont rêvé des nuits durant de tenir le passage de l’Èbre lui est parvenue à retardement. Son livre a été écrit sans pathos, dans une émotion constamment retenue qui en fait tout le prix et toute la modernité. »