BLOG À PART, Vincent Engel, mercredi 10 avril 2013


« Un peu de vie avant beaucoup de mort »,

« Toujours, avec Michèle Lesbre, la poésie tissée sur une sensibilité à fleur de peau, dans un texte dense, serré comme les jambes qu’une femme tient entre ses bras, blottie dans un fauteuil qui accueille ses nuits blanches depuis que, sous ses yeux, un vieil homme s’est jeté sous le métro après lui avoir souri. Son amant l’attend à l’hôtel des Embruns mais elle ne peut plus partir. Elle a passé ces heures à errer dans Paris et, plus encore, dans le dédale de ses souvenirs, ravivés par cette mort qu’il lui faut apprivoiser pour continuer la route.

Par petites touches, l’amante du photographe photographie le monde autour d’elle, passé et présent, à travers la focale déformante de cet accident horrible. Le filtre évolue, la noirceur laisse place, lentement, à une étrange lumière de ciel de pluie, où le gris se laisse aller à la couleur, imperceptiblement. Comme le disait magnifiquement Albert Cohen : Un peu de vie, avant beaucoup de mort ! »